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Thibault, ingénieur diplômé en 2018 et pilote de ligne

12/04 Etudiant Professionnel

Thibault Schmitt est un ingénieur ECAM qui a été diplômé en 2018 à Strasbourg-Europe. Après des expériences enrichissantes à l’étranger, il s’est lancé dans une aventure unique et a suivi son plus grand rêve : devenir pilote de ligne. Récemment, nous avons échangé avec lui sur son parcours inspirant.

 

 

Peux-tu te présenter ?

 

Je m’appelle Thibault Schmitt, j’ai bientôt 27 ans, je viens de Haute-Savoie et j’ai fait la prépa PCSI-PSI du Collège Saint-Etienne en 2013. J’ai été diplômé en 2018 avec une dernière année au Manhattan Collège.

 

À la suite de cela j’ai fait un stage de fin d’études chez Safran en Lean management, puis j’ai réalisé un volontariat international en entreprise (VIE) à Genève. Je travaillais sur l’export à l’international chez l’équivalent de La Poste en Suisse. Puis, pendant la crise du Covid-19, j’ai été ingénieur d’affaires, mais cela ne m’a pas plu, j’ai donc enchaîné les petits jobs.

 

Enfin, contre toute attente, j’ai commencé ma formation de pilote en Espagne à Burgos, au nord de Madrid, pendant un an. J’ai été embauché dans une compagnie aérienne européenne 3 mois après ma formation et je vais réaliser mon premier vol dans les semaines à venir !

 

À côté de cela, j’ai toujours été passionné par le sport, d’ailleurs j’étais trésorier au Bureau Des Sports et j’avais organisé le RAID’ECAM où l’on faisait une course de 3 jours. J’ai toujours été impliqué dans la vie de l’école.

 

Peux-tu nous en dire plus sur ton année au Manhattan College ?

 

Tout s’est très bien passé, les cours étaient en anglais exclusivement et malgré mon petit niveau de base, je suis devenu bilingue. Notamment, au TOEIC, je suis passé d’un peu plus de 700 à 990 grâce à cette expérience.

 

Concernant les cours, je reconnais que les écoles américaines se démarquent par le fait que les étudiants aient accès à des salles de classe et laboratoires ultra modernes. Par exemple, j’ai pu étudier un cyclone dans un sous-sol à l’aide de dispositifs ultra high-tech, j’étudiais des phénomènes de turbulences selon les types de structures, certains camarades de classe ont eu accès à des laboratoires où ils ont pu fabriquer des prothèses, etc. Nous avions accès à une technologie incroyable et à l’expérimentation en général.

 

Il y a une grande collaboration entre les universités ; les doctorants doivent tous les ans publier leurs avancées dans la littérature scientifique nationale et demandent à des étudiants en master de réaliser les expériences. Personnellement, mon manager travaillait sur la fusée Artemis qui va aller sur la lune prochainement !

 

Quelques détails m’ont beaucoup marqués :

  • à la fin de chaque cours, il y a 30 à 40 minutes de questions/réponses
  • nous avions 3 jours de cours mais le reste était du travail personnel pour les projets annexes. En termes de travail personnel, il est important qu’on ait la note maximale sur nos projets (100/100, ce qui équivaut à un 20/20)
  • nous pouvions participer à la vie universitaire ; moi j’étais professeur de français, comme beaucoup de camarades.

 

Pour conclure, je conseillerai toujours de faire un double-diplôme car cela permet de rester un an à l’étranger, surtout sur des destinations aussi loins, et de parfaire son niveau de langue.

 

Qu’est-ce que t’a apporté le VIE ?

 

J’étais à Lausanne pendant un an et demie, je travaillais sur la transition de la flotte de véhicules thermiques en véhicules électriques. Attention spoiler : nous nous sommes rendu compte que nous faisions de grosses économies.

 

Il y a beaucoup d’avantages à faire un VIE :

  • Business France gère toute la partie administrative et nous sommes invités à l’ambassade, dans des salons, nous intégrons un réseau de professionnels qui viennent de divers milieux
  • Travailler à l’étranger dans une entreprise française et pouvoir être embauché par la suite est un rêve pour beaucoup de monde, le VIE le permet aisément
  • Nous avons généralement une autre approche du travail et de la France lorsque l’on fait un VIE puisque l’on prend beaucoup en maturité.

 

Si j’ai un conseil à vous donner : postulez le jour de publication de l’offre pour mettre toutes les chances de votre côté !

 

Comment t’est venue l’idée de devenir pilote de ligne ?

 

Depuis tout petit, je suis passionné par l’aviation, d’ailleurs ma mère me dit toujours que je ne dessinais que des avions ! Mon premier souvenir remonte au moment où j’ai pu monter dans le cockpit d’un Boeing 747, je ne l’oublierai jamais.

 

C’est un univers qui m’intéresse car il y a le côté ingénierie, la magie du vol, l’efficacité énergétique, le design des moteurs, la pression du marché qui pousse les constructeurs à faire évoluer des engins, etc. Chez safran en travaillant sur des lignes de production je me suis rendu compte du travail que cela engendrait.

 

Mais la meilleure partie de cette histoire est que je suis devenu pilote littéralement en tombant sur une affiche publicitaire dans le bus, en rentrant du travail. Le message était porté par une compagnie aérienne qui recrutait des pilotes. J’ai scanné le QR code et je suis arrivé sur un site où j’ai du déposer mon dossier. Deux jours après, quelqu’un m’appelle et me dit que mon dossier est sélectionné et je vais à Hambourg faire des tests psychotechniques pendant une journée. J’y suis allé en jogging, pensant toujours que j’étais en train de rêver et que de toutes façons, cela ne donnerait rien. Après une journée de tests sur ordinateur, ils ont fait l’appel et je me suis rendu compte que nous n’avions été que deux à avoir été sélectionnés. Pour terminer le processus, j’ai eu un entretien avec les recruteurs, puis les psychologues.

 

 

La chance que j’ai eue est d’avoir un background d’ingénieur et une expérience internationale. Il y a des pistes d’atterrissage qui sont connues pour être très difficiles, ou encore des vols où la météo peut être capricieuses comme quand il y a du vent où nous devons prendre des décisions très rapidement. C’est pour cela que les ingénieurs peuvent tout à fait faire ce métier, la réflexion est très mécanique et logique, il faut être réactif. Aussi, nous nous entraînons beaucoup à voler avec un seul moteur, avoir des pannes d’instruments, apprendre à gérer une collision avec un oiseau, etc.

 

Est-ce que tu prends en compte l’aspect écologique ?

 

Ma soeur est très engagée dans l’écologie et me challenge beaucoup tous les jours. Je sais que l’aéronautique pollue, je pense aussi que l’industrie aéronautique travaille pour trouver des solutions énergétiques efficaces. Les nouveaux avions sont moins lourds, les moteurs plus efficaces, on utilise des carburants plus naturels dont certains avions sont certifiés pour voler avec, on prend en compte l’impact des trainées de condensation sur le réchauffement climatique et ainsi on limite l’émission de gaz à effet de serre, etc.

 

Je suis très conscient de l’impact des avions sur le monde, mais je suis convaincu que l’environnement de travail de toutes ces équipes et leur engagement fera que c’est un des premiers secteurs qui sera adapté écologiquement.

 

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