Grégoire Chabrol, titulaire de l’habilitation à diriger des recherches à l’Icam, site de Strasbourg-Europe
Directeur du pôle recherche de l’Icam, site de Strasbourg-Europe, M. Grégoire Robert Chabrol présentait ce Jeudi 29 Septembre sa soutenance HDR intitulée « Light-Matter Interaction: Development of Advanced Processe ». Une grande première à l’Icam, site de Strasbourg-Europe !
L’habilitation à diriger des recherches
Plus haute qualification universitaire, l’habilitation à diriger des recherches est un diplôme de l’enseignement supérieur qu’il est possible d’obtenir après un doctorat. (Université de Strasbourg)
Suivant la validation du dossier et l’envoi du manuscrit, la soutenance est présentée devant un jury composé de six membres dont trois rapporteurs , deux examinateurs et un garant. M. Chabrol présentait la sienne en anglais devant le Pr. Matthew Halsall de l’Université de Manchester, le Pr. Laurent Bigot, CNRS de l’Université de Lille, le Pr. Thierry Sentenac de l’IMT Mine d’Albi, Institut Clement Ader, le Pr. Thomas Heiser de l’Université de Strasbourg, et le Pr. Sylvain Lecler de l’INSA Strasbourg.
Cumulant déjà les responsabilités au sein de l’école en tant qu’enseignant, responsable du département Energie, référant DD&RS et HMS, cette habilitation permettrait à M. Chabrol d’être aussi directeur de thèse ou rapporteur de thèse.
La soutenance en bref
Durant la présentation, M. Chabrol présente ses travaux de recherches sur les dernières années. Une première partie est consacrée aux micro-usinages laser, sujet sur lequel il s’était déjà penché en tant qu’ingénieur : c’est l’occasion d’en apprendre plus sur les nanojets photoniques et le soudage de verre par procédés laser ultra-courts. Lors de la seconde partie est abordée la thématique centrale : la manufacture additive. Place aux sols lunaires, prothèses connectées et intelligences artificielles. Les questions du jury s’enchaînent dans la dernière partie, pour éclaircir ou approfondir certains points.
Dans la salle, tous les regards sont rivés sur M. Chabrol qui détaille le déroulement de ses activités de recherche, les difficultés rencontrées, les résultats obtenus et les perspectives. Dynamique, il sait mettre en avant son expérience industrielle et académique tout en communicant son sérieux, son implication mais aussi sa reconnaissance envers ses collaborateurs.
Dans les dernières minutes, difficile de ne pas tomber d’accord avec le jury : « Finally, the day come. ». Après délibération, M. Chabrol obtient son habilitation, toute méritée, et les compliments du jury.
Retour sur la présentation (pour les plus curieux et ceux qui ne craignent pas les technicités)
Nanojets ou nanojets photoniques
« [Un nanojet photonique] C’est un faisceau de lumière propagatif, étroit et fortement concentré qui peut être généré par un objet diélectrique (cylindre, sphère, cuboïde, etc.) de quelques longueurs d’onde de diamètre, lorsqu’il est illuminé par une onde incidente. » par Djamila Bouaziz, présente et citée durant la soutenance.
La première partie s’ouvre sur les nanojets photoniques et la difficulté de les créer, notamment dans le choix des fibres et l’injection de la lumière dans ceux-ci. M. Chabrol et son équipe se sont penchés sur les lentilles développées par Djamila Bouaziz ainsi que Tony Hajj.
Lire la thèse de Djamila Bouaziz
Ultra short laser processing ou procédés laser ultra-courts
Le soudage de verre est un processus classiquement long et nécessitant l’ajout de matière. Dans ce second projet, M. Chabrol et son équipe s’intéresse aux procédés laser ultra-courts et notamment à leur application au soudage de verre pour trouver une alternative plus rapide et plus efficiente. Les lasers nanoseconde et femtoseconde sont ici envisagés puis comparés.
Pour s’assurer de la qualité des soudures, l’équipe utilise la spectroscopie de Raman, une méthode non destructive d’observation et de caractérisation de la composition moléculaire et de la structure externe d’un matériau, qui exploite le phénomène physique selon lequel un milieu modifie légèrement la fréquence de la lumière y circulant (Wikipedia).
Par la suite, il faudra améliorer le processus, accompagné de l’entreprise Qiova grâce aux modulateurs spatiaux de lumières, et trouver un moyen de contourner les problèmes rencontrés.
Simulant de régolithe lunaire – Céramique
Pourquoi ce projet ? En 2017, M. Chabrol rencontre Jean Jacques Favier, astronaute français, et l’occasion d’intégrer une équipe étudiant le régolithe se présente. Le challenge ? Retourner sur la Lune et y installer une base permanente. Pour l’équipe, cela signifie mettre au point des « briques » adaptées à la construction.
Lire sur J.J.Favier
Lire sur le Projet Artémis
Si le sujet est bien documenté, il n’en reste pas moins que le régolithe ne se trouve pas sur Terre : il faut travailler avec des simulants. Les possibilités sont nombreuses et il faut s’assurer de trouver la meilleure.
Les tests ont été menés avec une imprimante 3D laser développée en interne et des simulants de poussière lunaire dans l’espace de recherche de Icube à l’Icam, site de Strasbourg-Europe avec la participation de Victor Hayot et Danijela Stupar ainsi que l’aide des instituts Clément Ader et Charles Sadron.
Et pour la suite ? Il faudra optimiser le modèle numérique, travailler avec une chambre à vide pour se rapprocher de la réalité et outrepasser les problèmes rencontrés mais aussi co-financer une thèse sur le sujet.
Connected Prosthetics ou Prothèse de poignet – Metal
Face aux inconvénients des prothèses de poignet classiques (notamment la réduction des mouvements possibles), M. Chabrol, la Pr. Nadia Bahlouli, Pr. Sylvain Lecler et Samuel Berthe, entre autres, ont travaillé sur une prothèse instrumentée qui durerait plus longtemps et permettrait de ne pas subir d’opérations à répétitions développée par le Pr. Liverneaux de SOS Main. Leur but était d’incorporer des capteurs dans la prothèse.
La modélisation d’un os s’avère complexe (hétérogénéité, différences de propriétés mécaniques au sein même de l’os…) et n’est validée qu’après comparaison à des vrais os. Une fois cette difficulté surmonter, il faut ensuite s’assurer de ne pas endommager les fibres optiques pendant le processus d’incorporation.
La méthode présentée et le sujet font respectivement l’objet d’améliorations et d’une thèse cofinancée.
En conclusion, nous sommes très fiers de compter parmi nos collaborateurs, Grégoire Chabrol, titulaire d’une HDR !